Benji Jame: « Apprendre à penser plus largement »

Benji Jame travaille pour Solentra depuis août 2022. Il est titulaire d’un master en psychologie clinique et d’un master en genre et diversité.

Après un stage et une première expérience professionnelle au sein du groupe de soins Sint-Kamillus à Bierbeek, Benji a rejoint SOS Villages d’Enfants. Il y a travaillé sur des projets pour les mineurs non-accompagnés, acquérant ainsi de nombreuses connaissances utiles avant de commencer à travailler chez Solentra.

Qu’y a-t-il d’unique dans le fait de travailler pour Solentra ?

Nous travaillons avec des personnes qui ont souvent du mal à accéder aux soins traditionnels. D’une part, elles viennent d’un contexte culturel différent et il y a la barrière de la langue. D’autre part, elles présentent de graves vulnérabilités psychologiques, ce qui n’est pas du ressort de tous les travailleurs sociaux. Je pense que, pour ces personnes, nous pouvons faire la différence.

De quoi une personne a-t-elle besoin pour pouvoir faire ce travail ?

Bien entendu, vous devez posséder les connaissances nécessaires en matière de psychologie et de cadres théoriques. La connaissance du groupe cible est également importante. Mais il est encore plus important d’être capable de se défaire de ces cadres.

Une grande partie du travail consiste à s’identifier complètement à l’expérience d’une autre personne. Vous devez être capable de voir le monde à travers les yeux de la personne assise en face de vous et de traduire correctement vos propres cadres.

Quelle est la chose la plus difficile dans votre travail ?

Nous travaillons sur les traumatismes liés à la guerre et à la migration, et nous entendons parfois des histoires terribles. Il faut être capable de les placer et de les laisser partir. Les gens pensent souvent que c’est la partie la plus difficile du travail, mais pour moi, c’est encore plus difficile d’accepter que je ne peux pas toujours changer complètement la vie de ces personnes.

Nos clients vivent parfois dans des situations désespérées et, en tant que travailleur social, vous devez être capable de faire face à ce désespoir. Tout n’est pas sous notre contrôle. J’essaie de me rappeler que le fait d’écouter et d’offrir un soutien vaut également beaucoup.

Quelle formation et quels conseils recevrez-vous de la part de Solentra ?

Pendant les six premiers mois, j’ai travaillé intensivement avec l’équipe de Bruxelles. J’ai pu y puiser beaucoup de connaissances et d’expérience. J’ai donc été complètement immergé dans le travail unique qui se fait ici.

On m’a également donné la possibilité de discuter de cas pendant des intervisions et on m’a encouragé à lire la littérature pertinente et à suivre les formations en ligne de Solentra. De cette manière, j’ai pu m’intégrer rapidement.

Qu’avez-vous appris de votre expérience pratique chez Solentra ?

Ce que je retiens définitivement, c’est l’importance de la communauté qui entoure une personne. La psychologie classique raisonne souvent à partir de l’individu et laisse un peu trop de côté le contexte, en particulier avec les adultes. À Solentra, j’ai réalisé à quel point il est important d’intégrer ce contexte dans la salle de thérapie, car une partie de la solution se trouve souvent dans la communauté.

Pourquoi recommanderiez-vous à d’autres personnes de travailler pour Solentra ?

C’est un travail très stimulant et enrichissant. Parce que vous interagissez avec tant de personnes et d’états d’esprit différents, vous apprenez à penser plus largement et vous réalisez que votre point de vue n’est qu’un parmi des milliers d’autres.

Il s’agit d’un travail très spécifique avec un groupe cible spécifique. Il faut être motivé pour cela, mais on a le sentiment de faire vraiment la différence. Je pense que c’est la chose la plus importante.

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